Los Angeles. Années 2030. Devenue célèbre à 19 ans sur Instagram, Anna, maintenant trentenaire, distribue sérums antiâge et crèmes raffermissantes derrière le comptoir noir et blanc d’une franchise bien connue. En quête de renouveau comme la plupart de ses clientes, elle s’apprête à subir Aesthetica™, une procédure à risque éprouvée en sous-main sur quelques rares élues pour gommer les empreintes des chirurgies passées. L’occasion, espère-t-elle, de renouer avec une version antérieure, plus authentique d’elle-même.
Mais peut-on redevenir qui on était quand on a tout changé ? Face à l’annonce d’une campagne de dénonciation visant son ancien petit ami, les souvenirs se bousculent. Parmi eux, le fantôme de sa mère, laissé derrière elle à Houston pour la frénésie de la côte Ouest, et l’espoir ambigu de tirer son épingle du jeu dans l’industrie du regard masculin.
Campé entre la moiteur clinquante de la Californie du Sud et les plaines mornes du Texas, Aesthetica s’intéresse au pouvoir des femmes et à la mesure dans laquelle il leur appartient en propre. Une parabole captieuse, écrite dans le sillon de Spring Breakers, sur les ressorts du marketing viral et du désir.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Théophile Sersiron.