Contrairement à ce que l'histoire récente s'acharne à faire croire, l'Iraq n'est pas qu'une terre de conflit, de pétrole et de pauvreté. Bien au-delà des enjeux géopolitiques, c'est aussi - surtout ? -, à travers la civilisation exceptionnelle qu'a connue la Mésopotamie, l'un des pays dont l'héritage artistique est le plus ancien et le plus grandiose. Aussi est-il urgent de rendre justice à l'exceptionnelle continuité culturelle qui, en l'espace de trois millénaires, a fait de la Mésopotamie, "la terre entre deux fleuves ", l'un des lieux les plus brillants de l'histoire de l'humanité. Avec la civilisation sumérienne, cet ouvrage commence par révéler la symbolique complexe qui sous-tend les architectures monumentales et les objets raffinés mis au jour par les archéologues, celle d'un pouvoir royal perçu comme médiateur de la divinité. Il décrit ensuite l'empire des Assyriens, avec leurs splendides cités, au premier rang desquelles Ninive, et l'empire des néo-babyloniens, autour de lafastueuse Babylone. Leur succède la longue et splendide période du classicisme mésopotamien, fruit de la greffe, sur le fond artistique et sur la civilisation préexistants, d'abord de l'hellénisme, puis des influences orientales venues des steppes de l'Asie avec les Parthes et de la tradition perse avec les Sassanides. Vient enfin l'époque du califat arabe. A côté des ziggourats de l'Antiquité, les grands minarets de Samarra sortent de terre tandis que la région devient le creuset où s'élabore le langage artistique de l'art islamique. Au cours des siècles, les monuments admirables se multiplient, mais aussi les objets en métal, les bols magnifiquement travaillés et les miniatures.