Accepté comme guerrier par la nation indienne des Natchez en 1725, René obtient, une nuit, que Chactas, son père adoptif, lui fasse le récit de ses aventures. Le vieux Sachem commence alors à lui conter comment, après avoir été jadis fait prisonnier d'une tribu, il fut sauvé par Atala et s'enfuit pour vivre avec elle une passion tragique. Les rôles s'inversent plus tard dans René, quand le jeune homme, devant Chactas et le père Souël, fait le récit de son existence marquée par le " dégoût de tout " - existence souvent proche de celle que le jeune Chateaubriand lui-même a vécue. Le Français René qui s'est fait sauvage constitue ainsi le pendant de l'Indien Chactas qui avait voyagé en France et les deux œuvres ne sont pas séparables. Chateaubriand avait en effet le projet de les intégrer dans le grand roman américain des Natchez, puis il décida de faire paraître Atala de manière séparée en 1801, avant de l'intégrer l'année suivante dans le Génie du christianisme en même temps que René dont " le vague des passions " fera l'emblème du mal du siècle.