Manuel de droit, plus que manuel d'histoire, ce livre apparaît, certes, avant tout destiné aux étudiants des disciplines juridiques. En les ouvrant à la théorie romaine des biens et de la propriété, il n'entend pas seulement combler un vide. Il entend également rappeler que le monde dans lequel nous vivons ne s'est pas fait sans un temps, qu'il appartient au domaine du construit et non pas à celui du donné. En civilisant, au sens propre, leur rapport aux objets, les Romains n'ont pas uniquement défini les fonctions sociales de la propriété, ils en ont aussi patiemment disposé les limites. En créant l'illusion de la toute-puissance du propriétaire, ils ont façonné l'un des mythes fondateurs de nos sociétés contemporaines, et sans aucun doute le plus considérable. Trop souvent oubliée, parce qu'incommode et difficile, l'histoire des biens et de la propriété n'est cependant pas que l'histoire d'une incroyable falsification. Elle est aussi, pour tous les promeneurs égarés dans les contraintes du quotidien, l'histoire d'une fabuleuse odyssée : celle de l'homme confronté à l'univers.