Vers 1460, sans doute à Bruges, un copiste et un enlumineur réalisent pour Antoine, Grand Bâtard de Bourgogne, bibliophile célèbre, comme son père Philippe le Bon, une magnifique version d'un texte écrit soixante ans plus tôt par la première femme écrivain professionnel en français, Christine de Pizan. Cette épître est la lettre d'une femme, Othéa, déesse de la prudence, derrière laquelle se cache l'auteur. Le texte enseigne à un jeune chevalier de quinze ans, Hector de Troie, son métier et ses devoirs, moraux et spirituels. Il s'agit de cent histoires de Troie, au double sens du mot histoire au Moyen Age, à la fois récit et image. Il constitue ainsi un miroir de l'éducation des princes, tout autant qu'un dictionnaire de mythologie. L'ouvrage représente un exceptionnel ensemble de textes et de miniatures, d'une grâce touchante, qui fixent dans l'?il et dans la mémoire les souvenirs de la fable antique et de l'enseignement chrétien.