L’auteur, spécialiste mondialement reconnu de l’oeuvre de Hobbes, entend défendre à travers la lecture de Hobbes, et plus particulièrement à travers son double projet de reconstruction rationnelle de la science de la nature et de l’éthique et politique, l’idée d’une histoire non historiciste de la philosophie politique. L’ouvrage s’attache à montrer l’infléchissement et l’innovation conceptuels qu’opère Hobbes dans la pensée politique, mettant au jour par là les problèmes centraux de la philosophie politique moderne. Pour cela, plutôt que de confronter de manière systématique les positions de Hobbes avec celles de ses contemporains, l’auteur choisit d’identifier les lieux théoriques sur lesquels le philosophe a une influence. Ce sont les rapports entre individu et Etat, entre langage et pouvoir, ainsi que les concepts de guerre, loi, propriété, Etat, droit de punir. A partir de là, quatre apports majeurs de la philosophie politique de Hobbes sont constatés : l’individu universel, la sémiologie du pouvoir, la volonté politique publique, et la discordance entre institution juridique de l’Etat et violence politique.