Fille de diplomate belge, née en 1967 au Japon où elle passe sa petite enfance, Amélie Nothomb connaît ensuite Pékin et New York, puis le Laos et le Bangladesh et ne découvre son pays d'origine, la Belgique, qu'à dix-sept ans. Elle y entreprend des études de philologie ancienne, mais se sent étrangère dans ce pays et retourne au Japon pour y travailler et se fiancer à un Japonais. Son expérience de salariée – d'interprète à "dame-pipi" – dans une multinationale est l'objet de Stupeur et Tremblements (1998), son huitième roman depuis Hygiène de l'assassin (1992), premier roman publié mais, d'après l'auteur, le onzième écrit, qui la rendit célèbre à 25 ans. Stupeur et Tremblements a, depuis, été adapté au cinéma par Alain Corneau en 2003 (voir l'interview croisée d'Amélie Notomb et de Sylvie Testud, qui incarne le personnage d'Amélie dans le film). Depuis, elle publie un livre par an et en écrit bien davantage : "J'écris contre la mort, parce que l'idée de la mort de ceux que j'aime m'est insupportable." La matière de ses livres est prélevée de sa vie, mais si "les faits relatés sont vrais [...], ça ne signifie pas pour autant que ce n'est pas un roman". Par ailleurs, il peut lui arriver de "se déguiser en [s]on contraire : un vieux bonhomme obèse, très célèbre et mourant", pour dire tout ce qu'elle pense. Le déguisement est plus léger dans Le Sabotage amoureux : "je n'ai même pas changé le nom des personnages", mais "c'est d'abord une écriture, donc un roman". Dans ses récits, l'écriture révèle tout autant qu'elle cache les blessures de l'écrivain comblé : "Handicapée par une enfance trop heureuse, je suis abonnée à la nostalgie".