Géologue, naturaliste d'une longévité et d'une endurance peu communes, Théodore Monod parcourt depuis soixante ans sa terre de prédilection : le Sahara. Le jeune savant nous entraîne ici dans ses premières Méharées : au cours de ces longs raids à dos de chameau, il va couvrir jusqu'à six cents kilomètres à travers la Mauritanie ou le sud marocain. Mais bien plus que la performance, c'est la nature qui l'intéresse : falaises, sables et pierres ; scorpions, serpents ou coléoptères ; et cette végétation à la fois si rare et précieuse, dont il nous détaille avec amour formes et couleurs. L'énergie de Monod semble inépuisable, comme sa soif de savoir. Nourrie d'histoire, de littérature, de poésie (sa culture est considérable), son écriture a pris, comme par mimétisme, les caractéristiques du désert : sèche et minérale, tout en muscles et aspérités, elle sait nous restituer la magie de ces horizons éblouissants, où l'homme navigue comme sur une mer.