Pour Edgar Morin et Anne-Brigitte Kern, le début de l'ère planétaire a commencé il y a cinq siècles lorsque Christophe Colomb, Vasco de Gama et Magellan, en traversant les océans immenses dans des expéditions hasardeuses, découvraient aux hommes stupéfaits les limites de leur royaume, la Terre. Au même moment, Copernic, Kepler, Tycho Brahe et Galilée posaient les premières fondations d'une théorie qui devait permettre de prendre la mesure de l'immensité d'un univers peuplé de milliards de galaxies qui s'éloignent les unes des autres à des vitesses terrifiantes. Mais ce n'est pas seulement notre planète, gravitant dans l'orbite d'un soleil médiocre, situé à la périphérie de la voie lactée, qui est entraînée dans cette course insensée : c'est toute la vie, la conscience et le destin des hommes. Cette nécessaire prise de conscience doit, selon les auteurs, conduire les hommes à s'assigner deux objectifs vitaux : d'une part, assurer la survie de l'humanité ; de l'autre, la faire sortir dela barbarie où elle est toujours plongée. Mais ces deux mouvements se contredisent autant que la conservation et le changement : dans le premier cas, il s'agit de préserver la diversité des cultures, des civilisations et des nations du déferlement des forces de haine et de domination, soutenues par l'efficacité redoutable d'une technostructure inhumaine et glacée, disposant de moyens de destruction inouïs. Dans le second, il faut révolutionner les relations entre les hommes et la connaissance, entre les hommes et la société, entre les hommes et les nations, entre les hommes et la nature.