Florent est un naufragé de la vie, rêveur impénitent, insouciant, arrêté par erreur au lendemain du 2 décembre et conduit au bagne de Cayenne. Il parvient à s'évader, gagne Paris et retrouve son demi-frère, Quenu, charcutier aux Halles nouvellement construites, formidable ventre de Paris. Sur les conseils de Quenu et de sa belle-soeur, la sublime odalisque Lisa, il prend en charge un poste d'inspecteur au pavillon de la marée. Plongé dans l'abondance des victuailles, il est repris par un idéal de justice et de partage. Un idéal qui pourrait cependant le renvoyer une nouvelle fois à Cayenne... Troisième volume des Rougon-Macquart, 'Le Ventre de Paris', publié en 1873, jette un regard sans concession sur le Second Empire, partagé entre les fripouilles et les profiteurs, l'injustice pour les uns, la misère pour les autres. Remarquable fiction romanesque, c'est aussi un tableau de la capitale, où Zola, tel un impressionniste, à coups de petites touches, se fait le peintre de la modernité. On y trouve une histoire de Paris, du Second Empire, des notes relatives au fonctionnement de la police et surtout le décor somptueux des Halles, depuis son architecture en fer et en verre jusqu'à ces évocations superbes d'étalages de fruits et légumes, de viandes et poissons en toutes saisons. Autant d'évocations qui sont de véritables natures mortes, et qui n'en laissent pas moins flotter, au fil des pages, quelques parfums délicieux